Lorsque l’on m’a proposé de découvrir la bande originale du film My Little Princess, j’ai accepté, sans même savoir de quoi le film pouvait bien parler ni qui était Eva Ionesco. Je n’avais donc aucun a priori ou attente particulière, j’étais simplement curieuse.

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J’ai écouté le CD et décidé d’aller voir le film, car j’avoue que le son sans l’image ne me parlait pas plus que ça, malgré l’incontestable poésie distillée par la musique de Bertrand Burgalat

De quoi parle le film ? D’une relation mère/fille très particulière

Violetta mène une vie douillette mais ennuyeuse avec sa grand-mère, jusqu’au jour où sa mère, Hannah, débarque, se découvre un talent pour la photographie et décide d’utiliser sa fille comme modèle exclusif. Dans un premier temps, Violetta est ravie de toute cette attention, puis l’extravagance et l’inconscience de sa mère lui ôtent l’envie de poser comme une poupée érotisée…

Une fois rentrée chez moi, j’ai constaté que les titres de l’album prenaient enfin tout leur sens : Mamie arrive, Écarte un peu plus, Réveil à Londres, La fugue, Monsieur Léger, etc. Autant de scènes désormais vivantes dans ma tête. J’ai alors pu goûter pleinement à l’atmosphère à la fois « merveilleuse » et malsaine de la BO My Little Princess.

Bertrand-Burgalat

De ces 33 courts morceaux, majoritairement instrumentaux, on retient une ambiance « conte de fée » teintée d’une légère angoisse puis d’une horreur plus tangible. On a réellement la sensation que sous les jolies choses se cache une réalité inquiétante…

Les trois titres chantés apportent un vent d’originalité rétro et un peu kitsch à l’ensemble. Il y a Libérez les femmes, Tungstène et Bakélite et L’ange au sourire, interprétés respectivement par Claude Puterflam, Pierre Robin et Marc Le Devedec. Mon petit coup de cœur, c’est le Psaume 133 interprété par l’ensemble Kedroff, qui donne des frissons…

Côté instruments, piano, harpe, violons et clarinettes côtoient vibraphone, percussions, batterie et… mellotron, un instrument tout droit sorti des années 70 qui sert pleinement le contexte du film, même si ce dernier ne souhaite pas s’inscrire dans un espace-temps trop cadré.

Eva Ionesco, la réalisatrice de My Little Princess, premier volet de sa trilogie autobiographique glaçante, déclare qu’elle a choisi de confier la composition de la bande originale de son film à Bertrand Burgalat car elle aime depuis toujours son univers à la fois classique et moderne, propre à susciter des émotions, à transporter et à toucher l’auditeur.

Ce CD plaira sûrement à celles d’entre vous qui ont vu et apprécié My Little Princess. Les autres passeront à côté de quelque chose : pour moi, la BO ne va pas sans le film… et inversement !